Une journée de rencontre où l’art dialogue avec l’écologie. Artistes, chercheur·euses, institutions et publics partagent leurs imaginaires et inventent collectivement des dispositifs participatifs pour proposer de nouveaux rapports à notre environnement.

De nombreux artistes travaillent aujourd’hui frontalement les enjeux socio-écologiques, en termes de propos, de formes esthétiques ou de manière de produire et de diffuser leurs œuvres. Qu’il s’agisse « d’artivisme » ou de formes plus réflexives de création, que les pratiques artistiques se situent au cœur des institutions qui les intègrent, aux périphéries de celles-ci ou en opposition frontale, des projets se multiplient, parfois à bas bruit, afin d’éveiller les consciences et les sensibilités. Quel que soit le médium, dans tous les secteurs culturels, il s’agit de rendre visible l’invisible, d’alerter sur les enjeux climatiques, de rendre tangible les 9 limites planétaires ou notre rapport malade au vivant, ou encore de « débloquer des pratiques réifiées » dans une démarche critique souvent articulée avec d’autres enjeux politiques et sociaux.

Une des voies empruntées par les artistes afin d’interroger et, peut-être, de dépasser le constat sidérant de l’inefficacité des alertes, de participer à résoudre nos « crises de sensibilité » ou de participer à la « littératie écologique », consiste à imaginer des projets, formes ou processus, renouvelant les modalités d’échanges avec les publics. Dispositifs immersifs et interactifs, co-présence des publics et des artistes sur scène, co-écritures et co-créations, délégation du soin de l’œuvre qui peut comporter des éléments organiques ou vivants, consultations démocratiques pour la programmation ou la commande d’œuvres, intégration de scientifiques, co-construction de plaidoyers, la participation des publics prend des formes extrêmement variées et est devenue, par ses promesses de redynamisation démocratique, un mantra pour nombre d’artistes (et de financeurs, publics et privés).

Mais où en sommes-nous aujourd’hui en matière de participation ? Quels sont les dispositifs expérimentés et/ou pérennisés dans les différents secteurs culturels et artistiques ? Quels types de populations touchent-ils (habitant.es, experts et professionnel.les de l’environnement, de la nature ou de l’agriculture, enseignant.es…) et comment les engagent-ils ? Comment ces dispositifs peuvent-ils être étudiés, ont-ils vocation à « réussir » (la prise de conscience, la baisse des impacts, la participation à la sobriété…) et comment le mesurer ? En quoi modifient-ils les relations entre les artistes, les publics et les institutions culturelles ? Quels sont les enjeux spécifiques de la participation des publics à la création lorsque l’on aborde des questions politiques aussi massives que celles des transformations climatiques, des luttes écologiques, et de la destruction des « milieux de vie » ?